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​Nu.es est pensé en rapport avec la pratique de modèle vivant, au sein d'institutions comme auprès de particuliers. L'idée est venue au fil des discussions entretenues avec les professeur.es de dessin et les artistes rencontrées.
Ce projet en est au stade embryonnaire, on peut donc en parler au travers de réflexions et de questionnements qui dessinent peu à peu le propos et la forme que l'on souhaite y donner.
Etre nu.e face à des inconnu.es n'est pas un acte anodin, il suppose une disposition préalable, afin que tout se déroule correctement, et il induit forcément des changements chez celui ou celle qui pose. Certain.e y voit un aspect thérapeutique, relatif à des problématiques personnelles bien loin des considérations artistiques.
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Car se mettre nu.e, c'est dévoiler son corps, mettre en avant l'intime, la part vulnérable qui est en soi, se livrer au regard et au jugement des autres. Qu'est-on prêt.e à montrer ? Sans gêne, sans rougir. Que dissimule-t-on sans le paraître ? Cet exercice renseigne non seulement sur son intériorité, mais sur son rapport à l'altérité, à notre positionnement vis à vis des personnes que l'on côtoie. La place du modèle vivant est de fait un position d'objet, sur lequel converge le regard, le désir (parlons de réussir le dessin), des attentes, des frustrations. On veut qu'iel prenne bien la lumière, qu'on voit son dos d'une certaine manière, qu'iel contracte un muscle pour pouvoir en extraire les lois de l'anatomie. On veut le modeler sans le toucher, on attribue à ce corps des qualités, des défauts. Le modèle vivant, lorsqu'il est en situation duelle, est sujet aux projections de l'artiste et à toutes les émotions qui le/la traversent. Ca peut être extrêmement empouvoirant, valorisant, comme très déstabilisant.

Théâtre - performance
Projet en cours de création

C'est dans ce cadre de réflexions, conjugué à une pratique de modèle, que Nu.es se réfléchit, s'éprouve et commence, à l'image d'un dessin, à se construire.